Le début d’un conte est la promesse d’un voyage. C’est la partie qui séduit (ou non) le lecteur, en lui présentant un aperçu juste de l’histoire dans laquelle il s’apprête à plonger.
Un premier pas vite franchi pour le lecteur mais pas toujours évident pour l’écrivain, qui doit concocter un tableau où le héros, sa quête et son univers cohabitent en toute harmonie. Tout cela, de manière attrayante. Et en quelques lignes.
C’est pourquoi je vous propose de regarder d’un peu plus près quelques exemples de débuts de contes, qui ont allumé quantité d’étincelles dans les yeux de lecteurs de tous âges:
Voici un très joli conte de… Noël, que je n’ai pas pu vous présenter à temps, mais la Saint-Valentin m’offre de nouveau l’occasion de le faire et j’en suis ravie. Car c’est d’abord et avant tout un conte sur l’amitié, un conte où les lutins sont des enfants, où l’atelier du père Noël est une école primaire et où les cadeaux tant attendus sont les petits miracles de tous les jours.
La Duchesse des Caprices aime la fête, les folles tenues, les conversations qui brillent et les invités qui étonnent. Le Compte de la Norme, lui, aime la Duchesse. Hélas, aux yeux de la souveraine des caprices, il est tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Il a beau se dresser de brocart, composer des vers et tout faire pour l’impressionner, il rate à tous les coups. Jusqu’au jour où le cuisinier de la Duchesse tombe malade juste avant une réception et le Compte de la Norme décide… qu’il n’a plus du tout envie d’éblouir la dame de ses pensées.
Pour captiver l’intérêt des lecteurs en général et des enfants en particulier, on doit garder leur attention et éveiller leur curiosité. Deux ingrédients donc à ne pas oublier : la concision et l’effet de surprise. Voici comment les intégrer à vos dialogues:
Ces dialogues qui nous accrochent, qui nous envoûtent, qui nous font vivre mille ailleurs. Comment s’y prennent-ils pour faire d’une histoire un univers?
Avec des émotions. Celles que les personnages éprouvent, celles qu’ils échangent, celles qu’ils transmettent au lecteur. Les émotions, c’est ce qui transforme de simples mots en paroles, en leur insufflant une personnalité, des tons, des gestes, en un mot : de la vie.
Si vous voulez jeter un dernier coup d’œil sur votre texte avant de le ficeler et de l’envoyer à la recherche de son éditeur, j’ai rassemblé ici les 7 suggestions les plus fréquentes que je donne sur les écrits qu’on me partage (encore merci à leurs auteurs parce que je sais d’expérience que ce n’est pas toujours facile d’ouvrir la porte de son petit cosmos au regard de quelqu’un d’autre) :
Ce deuxième tome du Cycle du Pêcheur raconte l’histoire d’Aube, qu’on retrouve à la fin d’un amour où elle a tout donné, et s’est perdue. Elle décide donc, après avoir porté toute sa vie des noms que d’autres lui avaient donnés, de partir à la recherche d’un nom qu’elle se choisirait elle-même.
Sur les rives de la Phénicie, Barbar craint ses nuits. Pour lui, l’aube est un rituel, puisqu’elle revient toujours. C’est aussi un besoin, car chaque aube apporte la promesse d’un rêve et d’un ailleurs. La promesse, surtout, de lui apprendre qui il est.
Pour inventer un conte, pourquoi ne pas commencer par une phrase ? Partons d’une phrase qui nous allume, puis laissons courir notre imagination : explorons ses significations, cherchons-en des nouvelles, inventons des contraintes, érigeons des obstacles, et enfin donnons-lui un lieu et des visages…
Cet album est une réussite en partant, ne serait-ce que parce qu’il ouvre un dialogue sur une réalité qui appartient à tout le monde. Une réalité qui s’infuse délicatement dans les illustrations par des effets de collage aux textures presque palpables : des tissus, des pétales, une mie de pain, du papier journal aux replis chargés d’histoires.