Le mystérieux carnet de Gaston

Le mystérieux carnet de Gaston, par Catibou et Loren Bes

L’histoire

Matin, midi et soir, Gaston gribouille dans son petit cahier. Au village, on le trouve bizarre, on lui lance des blagues, on le traite de benêt.

Mais chaque fois, Gaston sourit :
– Si je vous racontais une histoire de mon carnet ?
Alors les enfants s’asseyent et l’écoutent bien sagement.

Un jour, à la surprise de tous, Gaston achète un petit terrain. Il s’achète aussi des planches, des clous, des vis et des outils. Il ne gribouille plus, il ne raconte plus d’histoires. Coups d’œil intrigués des grands, murmures inquiets des petits : Gaston se ferait-il attrapper par la… réalité ?

Bientôt, au milieu des coups de marteau, une cabane surgit. Les villageois la trouvent un peu bizarre, un peu de guingois, mais pas si vilaine, tout compte fait. Gaston la peint en rouge et en vert, il l’entoure d’arbres, de fleurs puis d’une clôture avec un grand portail et… il s’y enferme.

Mais le portail de Gaston ne reste pas fermé bien longtemps…

 

Mon avis

C’est comme si illustrations nous racontaient le monde à travers les lunettes de Gaston : des pommes accrochées aux arbres avec des ficelles, des maisons qui tiennent debout on ne sait pas trop comment,  un agent immobilier qui porte un badge « Legrand Raté », des voisins aux silhouettes tortillées par la curiosité.

 

 

La palette de couleurs, tour à tour chatoyante, froide, sombre ou minimaliste, nous fait traverser toutes sortes d’ambiances: l’insouciance, le silence, le mystère, l’attente, le souffle retenu des rumeurs, l’émerveillement des enfants.

 

 

Ici et là, des éclaboussures d’aquarelle à la saveur d’une pause-café.

 

 

Et toutes ces petites vrilles qui sortent des réverbères, des cheveux des enfants ou des poches de Gaston, et qui semblent chercher un doigt pour s’y accrocher et faire déborder la magie en dehors des pages.

 

 

Mais c’est le message de l’histoire qui m’a touchée le plus : se bâtir un petit coin juste à soi et s’y enfermer pour le protéger et le cultiver. Et ensuite l’ouvrir de temps en temps, pour le faire grandir. Parce que les plus beaux jardins secrets sont ceux que l’on partage. Et parce que, s’il faut des gribouilleurs pour bâtir de nouvelles histoires, il faut les histoires des autres pour bâtir des gribouilleurs.

Bref, une histoire à savourer en gigotant les orteils. 😉

 

Album – 51 pages
Écrit par Catibou
Illustré par Loren Bes
Éditeur: Belcastel Éditions
Collection: Clochette
À partir de 6 ans
Année de parution : 2011
ISBN : 978-2-36388-017-8

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2 Commentaires

  1. Milly dit : Répondre

    Un livre que j’ai relu dernièrement. J’aime beaucoup ta réflexion sur cette histoire Silvia.
    Moi, j’ai apprécié son petit train, train. Il s’en va quelque part, à son rythme, malgré les qu’en dira-t-on des gens. Il va au bout de son projet et sait le partager avec les autres. Une belle histoire de persévérance et de confiance en soi. 🙂

    1. silvia dit : Répondre

      C’est vrai que rien ne semble froisser sa petite bouille souriante 🙂

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